Il restait à la mère un enfant, une fille
Qui dormait au berceau
Comme l’on voit l’été, dans l’épaisse charmille,
Dormir le jeune oiseau.
L’autre, l’aînée, avait, joyeuse tête blonde,
Charmante et frêle fleur,
Comme un rêve doré, passé dans notre monde
Et comme le bonheur !
La mère de sa perte était inconsolable,
Et de son coeur meurtri,
Pour maudire l’arrêt du ciel inexorable,
Toujours sortait un cri !
La douleur la rendait aveugle, folle, impie.
Elle avait oublié,
Dans son égarement, que l’homme en cette vie
A l’épreuve est lié ;
Que le bien sort du mal ; que la mort est l’absence
Qui dure peu de temps ;

Qu’on se retrouve un jour, et qu’une joie immense
Suit les pleurs déchirants.
Tout à coup elle entend comme un léger murmure
Du berceau s’élevant.
Il semblait que l’enfant, fragile créature,
Conversât en rêvant ;
Qu’il parlât, comme on dit, aux anges.
Incertaine, Contenant les élans
De son coeur maternel, retenant son haleine,
Marchant à pas prudents,
Elle va vers la porte ; elle ouvre.
0 d’une mère Indicible transport !
La chambre resplendit d’une pure lumière
Et sur l’enfant qui dort
Un ange radieux et souriant se penche ;
Il dépose un baiser
Sur ses lèvres de rose et de son aile blanche
Semble le caresser !
C’est la soeur de là-haut ! Qui vient rendre visite
A sa plus jeune soeur.
Les bras tendus, la mère, ivre, se précipite,
Croyant dans son ardeur
Pouvoir la retenir. Hélas ! Vapeur légère
Qu’emporte un vent du soir,
L’ange adoré s’envole en lui disant : – Ma mère,
Dieu m’appelle, au revoir !

Photo de Carmel Nsenga sur Pexels.com

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