Cette Loi, qui régit, dans l’ordre universel,
Les ordres séparés, parcelles de l’ensemble ;
Qui règle les rapports, distribue et rassemble ;
Et qui prête à la vie un secours maternel ;
Par qui les éléments ont leur tâche fixée,
L’atome son attrait, l’animal son instinct,
Toute cause son but, tout être son destin,
Et les plus grands soleils leur orbite tracée,
C’est le code absolu : C’est la Fatalité,
Dont on a méconnu la divine assistance.
Laissez-moi lui donner ce doux nom : Providence !
Il comprend à la fois la force et la bonté.
Dans le cercle prescrit par la règle éternelle,
L’être libre se meut. A la fois serf et roi,
Il subit et soumet la Nature, et son moi
Se dégage, en luttant, de la Souche immortelle.
Nous avons vu l’Enfant, dont la force a grandi
Du bras qui le soutient repoussant la tutelle,
Essayer fièrement son audace nouvelle,
Indocile, mutin, tapageur et hardi.
Plus il est jeune, et plus sa volonté persistes
La morale l’irrite, et le sermon l’endort.
Il est méchant, il crie, il égratigne, il mord…
Son petit moi s’impose, et s’entête, et résiste.
C’est pour mieux s’affirmer comme un être complet ;
Pour mieux se distinguer de toute autre existence.
Plus faible est son esprit, plus frêle sa puissance,
Et plus il a besoin de se prouver qu’il est.
Telle l’Humanité, dans sa phase première,
Méconnaît le devoir, brave l’autorité,
Amène le désordre avec la liberté,
Et ferme obstinément les yeux à la lumière.
Mais ce trouble apparent, qui vient poser le mal
Dans les calmes accords de la grande Harmonie,

C’est un chemin nouveau par où monte la Vie ;
C’est le premier pas fait vers le progrès moral.
L’enfant grandit encore, et son âme s’éclaire.
Il comprend mieux la voix et les douces leçons
Qui lui disent les lois du monde où nous passons,
Et déjà, sans effort, obéit à sa mère.
Il est homme, et ses pas s’avancent résolus.
Dans le concert humain, planète ou satellite,
Il a choisi sa place, il décrit son orbite.
Plus libre que jamais, il ne s’égare plus.
Ainsi la liberté, dans son essor suprême,
Et sa pleine raison, se rallie, à la fin,
Par un choix volontaire, au Mouvement divin,
En accomplit les lois, les proclame et les aime.
Savez-vous maintenant pourquoi ces rois des cieux,
Les grands Soleils, soumis à la charte absolue,
Ne s’écartent jamais de la ligne voulue,
Et forment librement leurs groupes radieux ?
Et savez-vous pourquoi l’Homme s’égare et tombe,
Se relève, meurtri, pour un nouvel effort,
Et, d’écueil en écueil, cherche et trouve le port,
Éclairé par le mal, retrempé dans la tombe ?…
La marche de la vie est la même partout.
La loi particulière et la loi générale
Mènent au même but, par la même morale ;
Un seul code régit la partie et le tout.
Hommes, si vous voulez établir la justice,
Dont l’accomplissement est encore attendu,
Faites cesser enfin ce grand malentendu,
Et qu’à l’autorité la liberté s’unisse.

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