Foi ne veut plus de mystères.
Elle allume enfin son flambeau,
Et quitte les vieux sanctuaires
Où régnait la nuit du tombeau.
Ce que le sentiment révèle,
Est expliqué par la raison.
Salut à l’aurore nouvelle
Que l’on voit poindre à l’horizon !
Où marches-tu, fils de la terre,
Les yeux éteints, le front penché,
Traînant ton fardeau de misère,
Et, cherchant ton destin caché ?
Le froid t’étreint ; le mal t’enchaîne.
Et le doute épaissit ta nuit.
Relève-toi, pauvre âme humaine ;
Regarde en haut : − le soleil luit ! −
Retourne à l’arbre de science
Il porte la rédemption.
Epèle, plein de confiance,
Le mot de la création
La foi vient en aide au génie.
Portée sur ses ailes de feu,
Monte la spirale infinie
Qui va, du grain de sable, à Dieu !
La nature, voilà le Verbe !
Ses enseignements sont pareils,
Qu’on interroge le brin d’herbe,
Ou qu’on mesure les soleils.
Homme, vainqueur de l’ignorance,
L’universelle Vérité,
Qui fut cachée à ton enfance.
Se montre à ta virilité.
Révélations permanentes,
La terre et l’eau, l’air et les cieux
Comme autant de pages vivantes,
Se déroulent devant tes yeux.
Ta foi demande des miracles ?
Voilà les merveilles sans fin.
Tu veux connaître les oracles ?
Lis ! C’est le livre du destin.
Dans les entrailles de ton globe,
Dans les profondeurs de ton ciel,
Si tu veux croire enfin, dérobe
Le secret providentiel !
La Foi ne veut plus de mystère.
Au genre humain grandi, sa voix
Ne dit plus seulement − Espère ! −
Elle lui dit encore : − Vois !


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