Vous croyez que le monde évolue et progresse ? Amis, regardez-nous et soyons assez francs Nos ancêtres et nous, sommes de cette espèce Qui marche à reculons, remontant le courant.
Il s'appelait Yosef, ses frères l'ont vendu Aux marchands qui partaient au paradis perdu Mais ce fils au grand coeur sauvera tous les siens Remplissant leurs greniers pour le pain quotidien. Pauvres hommes de rien aveugles et sans pitié Vous vendez trop souvent sans songer à votre heure Celui qui lutterait pour que vous retrouviez De quoi manger demain le fruit de vos sueurs.
Il s'appelait Moussa, au pied des pharaons Les siens l'avaient chassé, petit chef vagabond Jusqu'au lointain désert où, pauvre et méditant, Il préparait la lutte à l'aube de son temps. Pauvres hommes de paille, au monde qui s'enflamme Vous chassez trop longtemps de votre vie de peur Celui qui remplirait votre barque sans rame De toute dignité qu'on étouffe en vos coeurs.
On l'a nommé Jésus, il est passé chez nous En faisant tant de bien qu'on l'a pris pour un fou Ses frères l'ont tué car il était gênant Il avait dévoilé l'hypocrisie des grands. Pauvres hommes de loi aux esprits emmurés Vous mettez le seul homme au tombeau de vos sages Qui pourrait libérer vos corps défigurés Et vous donner la vie en tant l'esclavage.
Son nom est Mohammed, au pays des grands sables Ses parents l'insultaient, lui refusant leur table On chasse de la ville aux clans tout effrités Celui qui se tuait à bâtir l'unité. Pauvres hommes cruels, vous mutilez vos corps Jetant trop loin de vous cette brebis galeuse Gardez en votre sein celui qui peut encore Rassembler dans la paix vos tribus si fiévreuse.
On l'appelait le "Che", de la race des saints Le peuple était son dieu, la justice son bien Ses frères l'ont trahi, tué sauvagement Lui qui les relevait de leur abaissement. Pauvres hommes gourmands de la tranquilité Vous voulez supprimer les vrais agitateurs Mais vos décrets martiaux faits de sévérité Cachent trop mal vos pas qui chancellent de peur.
Pauvres hommes gâtés, quand le pouvoir vous tient Vous ordonnez la mort de celui qui dit vrai Alors qu'il aurait pu vous servir de soutien Et chasser l'imposture en brûlant son portrait, Rien ne change, il est vrai dans le coeur de la Terre On cherche de partout la main libératrice Et lorsqu'on l'a trouvée, on creuse au cimetière La tombe où pourriront les os de la justice.
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