Des grands mots, mes enfants, j’ai peut-être abusé ;
D’un généreux pardon laissez-moi l’espérance ;
Sur ce point, s’il vous faut toute ma confidence,
Être simple n’est pas aisé.
Essayons : un moineau, coquet, plein d’élégance,
De grâces, de défauts, vivait dans l’indolence.
Le printemps lui donnait, pour ses jeux, le gazon,
Des primeurs pour sa nourriture,
Pour ses nuits un toit de verdure,
Pour son aile un vaste horizon.
Puis arriva l’été, saison de l’abondance,
Des trésors achetés par de rudes labeurs ;
Aux gerbes le pierrot suivait les maraudeurs.
Mais toujours même insouciance !
Sa mère lui disait : « Mon fils, il en est temps ;
« A ton âge il convient de songer à soi-même ;
« Tu n’auras pas toujours une mère qui t’aime ;
« Tu n’as déjà plus ton printemps.
« L’été fui : … et puis sur les branches,
« Lorsque tombent les mouches blanches,
« Adieu fruits, ombrage et plaisir ;
« C’est l’hiver et sa froide haleine ;
« L’hiver !… Songe à l’hiver… vois ces flocons de laine ;
« Pour ta couche il faut les saisir. »
L’étourdi répondait par maintes gentillesses,
S’admirait, se posait en brillant colibri ;
Agaçait la voisine, irritait le mari ;
En Roi, de la fortune attendait les largesses.
Rois… fortune… le jeune fou,
Lui que tant de flatteurs applaudissaient naguère,
Sans duvet, sans rien dans son trou,
Expira songeant à sa mère.
………………………………………………….
Un poète… un de ceux qu’on admire aujourd’hui,
Ecrirait ma morale en vers dignes de lui.
Moi, je n’en ai qu’un seul ; Dieu veuille qu’il vous touche
« Comme on fait son lit on se couche. »

Photo de eberhard grossgasteiger sur Pexels.com

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