C’est lui, c’est l’Éveillé… Voulez-vous le connaître ?
La tabatière en main, artistement planté,
Le chapeau de travers, le briquet au côté,
C’est bien lui ; saluez notre garde champêtre,
Tambour-maître jadis du petit Caporal,
Aujourd’hui l’effroi du village,
Et contre deux poulets surpris en maraudage

Rédigeant un procès-verbal.
« Voyez, lui dit Lubin, et non pas sans malice,
Une vache paissant dans le pré de Colas ;
Colas n’a cependant ni vache ni génisse. »
L’Éveillé répondit : « clampin, je ne vois pas. »
« Ah bah ! près du taillis, garde, ne vous déplaise,
La bête, sans lien, en prend tout à son aise ;
Si peu que dure encore son baiser assidu,
Du malheureux Colas le pré sera tondu.
Que faites-vous ici cloué sous le tricorne ?
Faut-il vous amener la vache par la corne ?
Y verrez-vous plus clair ? » − « Imbécile ! tais-toi.
Tu pourrais bien, plus tard, me payer ta bévue ;
Sais-tu pourquoi ce soir je n’ai pas bonne vue ?
Comprends-tu ?… La vache est à moi…
L’homme aura-t-il toujours deux poids et deux mesures ?
Peuples et potentats, habitants des masures,
Grands seigneurs… Respect à la loi !

Photo de Zaksheuskaya sur Pexels.com


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