Savez-vous que l’amour que je ressens pour vous,
Dans ce lieu de délices, où je vous attends tous,
N’a rien de matériel, rien qui soit comparable
A l’amour de la terre, où tout est effaçable !
Savez-vous qu’aujourd’hui, — vous faisant cet appel,
Qui me fut confié par le Père Éternel, —
Mon âme toute entière vous enveloppe tous
Dans ses plus chauds rayons, ses baisers les plus doux !
Vous connaissez, n’est-ce pas la douleur d’une mère,
Quand ses pauvres enfants, rongés par la misère,
Qu’elle dispute, en vain, à leur malheureux sort,
Sont saisis, tout-à-coup, des spasmes de la mort ?
» Qu’est pareille douleur, à côté de la mienne ! «
Peut-on bien comparer une douleur terrienne,
La douleur d’un mortel, — où le corps amortit
Le choc du sentiment, —
À celle d’un esprit
Libre de la matière et n’ayant dans l’espace
Rien pour atténuer sa tristesse de glace !


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