Oh ! Qu’il est beau de voir, frères, cette cohorte
Qui s’avance toujours, resplendissante et forte,
Au sein de l’infini !
Chaque terre a son feu,
Qui lui marque son rang, toujours en son milieu.
Et la cohorte marche, s’enfonçant dans l’espace,
Dans un ordre admirable — chaque terre à sa place —
Allant se dégradant, de la plus pure flamme
Qui se trouve à la tête, jusqu’à l’endroit où l’âme
Vient à peine à la vie ; où, donc, l’obscurité
Est à peu près complète, sans qu’on puisse noter,
Du blanc le plus brillant au noir le plus obscur,
(Tant la série des mondes est grande dans l’azur !)
De différence marquée dans la couleur des feux
Des mondes qui se lient et se suivent entre eux.
A mesure que l’un avance d’un degré,
Il fait aussi monter, ou de force ou de gré,
Le monde qui le suit, parce que tout s’enchaîne,
Se lie intimement dans cette vaste chaîne.
Nul ne fait un seul pas, sur cette échelle immense,
Qui ne se répercute entraînant la balance.
Et, nous allons ainsi progressant chaque jour
Sur ce chemin sans fin, tout de science et d’amour !
Jamais la vaste chaîne ne fut interrompue
Et, ni jamais nulle part il ne s’y fit cohue !
L’ordre est partout parfait. C’est un enchantement
Qui fait extasier l’esprit le plus puissant !
Et toujours ! Oui toujours ! Cette immense cohorte
S’en va obéissant aux destins qui l’emportent !
S’augmentant chaque fois de quelque nouveau frère
Qui se joint à la queue des plus retardataires,
A mesure que Dieu, recevant les aînés
Au seuil de sa maison, séjour des couronnés,
De son génie puissant, que féconde l’amour,
Crée de nouveaux mondes et leur donne le jour !


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