Même fait se produit, entre les incarnés
Et leurs frères d’en haut, nous les désincarnés.
Aussitôt qu’un de vous a l’intention formelle
De s’adresser à nous pour avoir des nouvelles
Des choses de l’espace (non point pour satisfaire
Une curiosité vaniteuse et grossière ;
Mais, avec l’intention pure et débarrassée
Des choses matérielles ; n’ayant d’autre pensée
Que celle de s’instruire ; d’aller vers le bonheur
Par le progrès moral ; de devenir meilleur)
Que, du fond de son âme, il le demande à Dieu,
Le priant fermement d’ouvrir pour lui les Cieux;
Toujours, sachez-le bien, la réponse est donnée
Presque instantanément, de succès couronnée.
Car, cet ange béni que Dieu mit près de vous,
Chargé de vous veiller, à toute heure et partout ;
Qui toujours vous anime et vous prête main-forte ;
Qui, surtout, a le soin de garder votre porte
Contre l’envahisseur ; qui vers le bien vous mène,
Heureux de vos plaisirs et souffrant de vos peines ;
Vous donnant ses conseils et vous admonestant,
Doucement, tendrement, quand vous êtes méchants ;
Qui jamais ne vous quitte ; votre suprême bien ;
Cet ange, qu’à juste titre on nomme » ange gardien « ,
Revoit alors d’en haut le permis nécessaire
Pour retirer ses fluides qui, de tout temps, enserrent
Votre corps et le tiennent, pris en un vrai filet
Dans les mailles duquel nul peut se faufiler.
Nous, les désincarnés, nous nous trouvons alors
Délivrés des entraves qui nous barraient ce corps.
Nous pouvons l’approcher par notre périsprit,
Que nous mêlons au vôtre ; et, dès lors, votre esprit
Nous appartient aussi, car nous sommes enchaînés,
Nous les désincarnés et vous les incarnés,
Par l’agrément de Dieu et votre soumission,
Dans les mêmes rapports, les mêmes conditions,
Que le magnétiseur et le magnétisé ;
Pouvant, à notre guise, sans vous martyriser,
Imposer nos idées, commander votre corps,
Soit en y pénétrant, soit en restant dehors.
Dans le premier des cas, c’est la vraie possession ;
Et, dans le second cas, seulement l’obsession.
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