Sous le fard pâle d’un faux jour,
Je cache un cœur que rien n’apaise.
La foule rit, j’imite l’amour,
Mais mon silence parle à la braise.

Ô masque aux reflets d’émoi gris,
Toi qui protèges et qui consumes,
Tu bois mes pleurs, mes non-dits,
Et maquilles l’ombre en costume.

Je vis ainsi, jouant l’éclair,
Dans ce théâtre sans mémoire ;
Je tends la main à l’éphémère,
Espérant voir, un soir, l’espoir.

Sous chaque masque dort une flamme,
Un rêve ancien, un cri perdu,
Le souffle pur d’une âme
Que l’usure du monde a dévêtu.

Je mens pour ne pas être seul,
Je ris pour ne pas être vide,
Je tisse autour de moi ce linceul
De gestes doux et d’air candide.

Pourtant parfois, quand tout s’efface,
Quand le vent balaie la façade,
Je sens s’ouvrir, dans mon audace,
Le vrai visage, lent, malade.

Alors je pleure, et dans mes larmes
Noyé revient mon propre nom ;
Et dans l’éclat de ce vacarme,
Je retrouve un peu de pardon.

Masque, ô complice de mes peurs,
Je te maudis, je te réclame,
Car sans toi meurt le doux leurre,
Mais avec toi s’étouffe l’âme.

Si je pouvais, d’une caresse,
Te déposer sur la rivière,
Je verrais fuir, dans ta faiblesse,
Mon ombre usée vers la lumière.

Et nu, debout, sans artifice,
Je parlerais au vent, au ciel,
Retrouvant l’âme en sacrifice,
Pour respirer l’éternel.

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