Je suis ma propre voix

Ne me dicte pas ma vie,
Je ne suis pas ton brouillon, ni ton récit.
Je suis l’éclat brut d’un cri sans maître,
Le souffle d’un feu qui refuse de se soumettre.
Tu veux m’aligner sur tes lignes droites,
Mais je suis courbe, je suis faille, je suis lutte et j’éclate.
Je ne marche pas au pas, je danse sur mes ruines,
Et chaque cicatrice devient lumière qui m’illumine.
Je suis le chaos qui choisit ses propres lois,
Le silence qui hurle quand on lui vole sa voix.
Je suis le poing levé dans l’ombre des injonctions,
Le refus d’être sage pour plaire à ta fiction.
Ne me dis pas comment aimer, comment tomber,
Je veux l’erreur, le vertige, le droit de me tromper.
Je veux les nuits sans repères, les matins sans balises,
Je veux le vrai, même s’il me brise.
Je suis ma propre voix, même quand elle tremble,
Même quand elle doute, même quand elle semble
Se perdre dans le vent des jugements faciles,
Je suis le chant d’une âme indocile.
Alors garde tes conseils, tes plans, tes modèles,
Je suis l’ébauche, le feu, la rebelle.
Et si ma route te semble folle ou trop libre,
C’est qu’elle est vivante, c’est qu’elle vibre.
Ne me dicte pas ma vie.
Je suis celle qui l’écrit.