Sous l’arche muette des âmes en veille
un frisson d’autrui glisse et m’éveille,
c’est une source où se mêle la nuit,
aux eaux translucides d’un autre esprit.

Un souffle errant s’attarde en mes veines,
comme un écho chargé de peines,
et dans l’opale d’un regard voilé
je crois entendre un monde parler.

Les cœurs se touchent, mais sans se prendre,
tels deux astres tremblants cherchant à s’atteindre ;
ils s’approchent, s’éloignent, reprennent leur cours,
et dans leur ellipse s’invente l’amour.

L’empathie, fleur obscure et claire,
s’ouvre au silence des vents contraires,
elle prête ses pétales d’or
à la douleur qui cherche encore.

Et dans ce langage sans mots ni voix,
où l’ombre console, où la lumière croit,
l’homme apprend, en franchissant les voiles,
que toute tendresse est un peu d’étoile.

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