Au cœur des plaines où court le vent,
naquit un chemin étroit et clair.
Beaucoup s’égaraient dans l’herbe haute,
mais un pas ferme sut le tracer droit.
C’était la Rigueur, voyageuse silencieuse,
qui sous son manteau tissé de patience
portait des outils faits de mesure
et des lampes allumées de constance.
À chaque détour du sentier vaste,
elle s’arrêtait, le regard profond,
non pour juger, mais pour façonner
ce qui tremblait en désordre informe.
Aux rêveurs, elle offrait un socle,
un cadre pur pour leurs éclats de feu,
et leurs visions s’ancrèrent alors
comme étoiles fixées dans le ciel.
Aux artisans, elle donnait sa main,
droite, ferme, mais douce aussi,
et sous son souffle, pierre et bois
se dressaient calmes, solides, vrais.
Même les fleuves, surpris de sa force,
pliaient leur cours un instant docile,
comme pour suivre, en gratitude,
le dessin sûr de son esquisse.
Beaucoup la craignirent :
« Elle étouffe les âmes », disaient certains.
Mais ceux qui l’écoutèrent longtemps
découvrirent qu’elle était une clé.
Car sans ses pas de fer et de soie,
le souffle s’éteint dans le tumulte,
et nul élan ne franchit la nuit
sans la lueur qu’elle tient au poing.
Et quand la fatigue voile les yeux,
elle murmure, près de l’humain hésitant :
« Je ne t’arrache pas tes songes,
je leur offre des ailes durables. »
Ainsi la Rigueur, humble voyageuse,
poursuit son œuvre à travers le monde,
tissant de ses fils patient et clair
un ordre secret au cœur du chaos.
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