Comme un miroir frémissant
Sensible à la moindre brise,
C’est moi l’étang,
Qui ainsi se dynamise.
Ne vous fiez pas tant
A l’apparence de mes eaux calmes et soumises,
Elles sont le berceau d’êtres vivants,
De la fraye qui chaque jour se divise,
Pour goûter au souffle du vent
Quand maturité est acquise.
Si le chantre me porte un regard attendrissant,
C’est qu’il sait trouver dans mes délices,
Le long de mes abords verdoyants,
Le verbe qui transcende et me poétise.
Je lui offre, ainsi qu’au tout venant,
La suspension du nénuphar en son calice
Et la douceur fragile de ses pétales blancs.
La reinette remontant de mes abysses
Pour prendre l’air du temps,
Tour à tour suppliciée ou curieuse observatrice
De la vie subaquatique qui se défend,
Contre prédateurs et autres complices,
Toute la belle saison durant.
Jouant de tous les artifices,
Libellules ou demoiselles virevoltant
En quête de choses qui les nourrissent,
Hydromètres sur le fil de l’eau rasant,
Chacun entre en lice
Et veut fondre dans l’environnement.
Les mois passent, les saisons glissent
Sur la nature et mes reflets changeants.
Mes clichés en âge se jaunissent
Pour l’habiller de cristal et d’argent,
Quand elle s’émousse à l’hiver du solstice,
Pour renaître à l’œuvre du printemps.


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