Quel est celui de vous qui ne préfère pas
Vivre dans ce milieu, dans ce paisible état,
Que de passer sa vie toujours contrarié,
Ne sachant qui chérir, moins à qui se fier ;
En butte à tous les maux, jalousé, jalousant,
Etant maudit des uns, des autres médisant,
N’ayant autour de soi que des adulateurs,
Dont il faut se méfier, ou des accusateurs ?
Voit-on rien de plus triste que la maison d’un père
Qui n’est pas respectée ? Où n’importe quel frère
Porte envie à ses frères ? Peut-on voir, sans union,
Le bonheur séjourner en aucune maison ?
Par contre, regardez la plus triste mansarde,
Où tous sont bien unis, où nul ne se hasarde
A manquer aux devoirs de la fraternité !
N’y vit-on pas heureux, malgré la pauvreté ?
Non, non, sachez-le bien, le bonheur ne dépend
Ni du rang qu’on occupe par ses propres talents,
Et ni de la fortune ! Il est tout, il réside
Seul, dans les sentiments qui nous servent de guide.
Jésus a pu passer pour le plus malheureux,
Ici sur cette terre, du moins à certains yeux !
Par son abnégation et son amour pour nous,
Il y fut cependant le plus heureux de tous.
Son âme radieuse, même quand il souffrait,
Ressentait une joie, un bonheur pur, parfait,
Parce qu’en accomplissant son devoir sur la terre,
Il savait qu’il souffrait pour le bien de ses frères.
Ne pensez donc jamais trouver le vrai bonheur
Et la félicité, pas plus ici qu’ailleurs,
Tant que restant soumis aux erreurs politiques,
Dont je viens d’esquisser assez longue critique,
Vous n’entrerez enfin, dans l’unique chemin
Qui, seul, peut vous sauver, assurer vos destins,
Remplaçant votre haine et vos dissentiments
Par l’amour le plus pur, l’accord le plus touchant.
Laisser un commentaire