Pouvez-vous bien penser qu’en venant sur la terre,
Jésus s’est enfermé dans la même matière
Qui compose vos corps ? Il n’en est point ainsi
Car, alors notre Maître n’aurait pu vivre ici.
Sa matière corporelle était presque fluidique ;
Son corps n’était pas lourd, il était élastique.
Et, pour pouvoir à tous nous le rendre apparent,
— Lui qui, dans la nature, occupe un bien haut rang.
On a dû employer des moyens sérieux
Dont le secret est seul ici dans ces beaux Cieux.
Surtout, n’allez pas croire que, parce que son corps
Ne ressemblait au vôtre, son agonie, sa mort
N’ont pas été cruelles ! On souffre d’autant plus
Que le corps maltraité contient plus de vertus,
Qu’il est moins matériel ; car alors les souffrances
Ont un effet terrible, une énorme puissance.
» Et, c’est pourquoi le Christ souffrit, en une fois,
Plus que nous souffririons mourant tous à la fois. «
Oh ! Oui, qu’il soit béni ! Que Dieu le récompense !
Que jamais son beau nom ne soit dans le silence !
Car, pour autant souffrir, il fallait que l’amour
Fût en Lui bien profond et qu’il durât toujours !
Sois donc béni de tous, cher ami de nos âmes !
0 Toi, Christ bien aimé, dont l’ardente oriflamme
Resplendit en tous lieux, nous montrant le chemin
Par où durent passer tous les beaux Chérubins
Pour pouvoir partager du Père la puissance,
Et s’acquérir des droits à la reconnaissance
De l’univers entier ! —
0 Chérubins aimés !
Qui tant avez souffert, et tant nous estimez !
Qui ne cessez jamais de prêter vos efforts,
Puissants et généreux, pour nous conduire au port,
Que vous avez atteint ! Chérubins, nos aînés,
Recevez de nous tous, qui sommes vos puînés,
L’expression la plus forte et la plus solennelle,
De notre gratitude profonde, éternelle !


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