0 doux Jésus aimé ! Qui venais sur la terre,
Pour nous faire connaître, vénérer ce bon Père,
Qui voulait nous confondre dans son unique amour,
Pour que nous lui fussions reconnaissants toujours ;
Qui donnas tant de soins à ta noble mission,
Toute entière d’amour et d’abnégation ;
Qui tant te sacrifias et payas de ton sang
Ta sublime morale, tes beaux enseignements ;
Tu avais donc pensé, ô maître vénéré !
Que tes disciples, un jour, viendraient à t’adorer,
Puisque tu répétais avec acharnement,
N’importe en quel milieu, n’importe à quel moment,
Que le Père était tout, que tout venait de Lui,
Que Toi, son mandataire, tu n’étais rien sans Lui !
Mais, je te le demande, par quelle aberration
Pût-on confondre ainsi valet avec patron ?
Le valet ! C’était toi, puisque Lui t’envoyait !
Et le valet docile, heureux et satisfait !
N’est-ce pas, mon cher maître ? Car, l’on est bien heureux
De pouvoir s’appeler le valet du bon Dieu.
C’est la plus grande gloire à laquelle on aspire ;
Mieux on sait le servir, mieux aussi l’on sait vivre.
0 pauvres ignorants et faibles créatures
Qui ne percevez pas cette immense Figure,
Rayonnant en tous lieux, toujours nous animant
De son amour sans bornes, de son regard puissant,
Et nous embrassant tous dans ses fluides parfaits,
Dont, partout, on ressent les généreux effets !
Pauvres frères cadets, qui pensais que Jésus
Est égal à Dieu même, en puissance, en vertus,
Et l’adorez ainsi ! Désillusionnez-vous !
Parce que vous prenez la partie pour le tout,
Partie qui, bien que grande, n’est pas un grain de sable,
Dans le Dieu de nos âmes, dans l’incommensurable.
Jésus ! Il faut l’aimer, mais non pas l’adorer !
On n’adore que Dieu, que l’on doit vénérer
Bien au-dessus de tous.
Jésus ! Aimez-le bien,
Car, il est le meilleur de vos anges gardiens.
Aimez-le comme vous ; et même, en vérité,
Beaucoup plus que vous-mêmes. Il nous a rachetés
Par son sang innocent qu’il versa sur la Croix,
Pour venir, du bon Père, nous enseigner la loi
D’amour pour le prochain. C’est notre maître à tous,
Partout il nous inspire, il prend grand soin de nous.
Oui, que le plus beau culte se rende à sa mémoire !
Que l’hymne solennelle qui perpétue sa gloire,
Pour son beau sacrifice, ne s’arrête jamais,
Car, nul ne peut payer le fruit de ses bienfaits !
Que dans tout l’univers, de l’atome à l’archange,
A l’infini des êtres, tous chantent tes louanges,
0 Jésus ! Notre maître, notre souverain bien,
Qui tant as fait pour nous !
» Tu le mérites bien ! «
Mais, aussi grand que soit le culte pour toi-même,
N’est-ce pas ? 0 mon frère ! Ce serait un blasphème
Que de le comparer au culte du Seigneur,
Puisque c’est à Lui seul que l’on doit le bonheur ?


Laisser un commentaire