Non, il n’est rien chez vous ; il n’est aucun langage
Qui puisse vous donner la plus petite image,
Le plus pâle reflet de cette ivresse sainte,
De cette effusion sans bornes ni contrainte,
De cet enchantement, admirable et touchant,
Qui s’empare de l’âme en ce beau firmament.
C’est une succession d’adorables merveilles
Qui fascinent la vue et charment les oreilles,
Un foyer permanent d’allégresse et d’amour,
Sans cesse entretenu, renouvelé toujours,
Qui porte, en ses rayons, la vraie béatitude,
Faisant éclore en nous le désir de l’étude.
Non, nul ne dépeindra, même imparfaitement,
Les impressions de l’âme, en ce beau firmament ;
Car, il n’est pas de voix, si grand qu’en soit l’effet,
Qui puisse du Seigneur décrire les bienfaits,
Dont le nombre est pour nous bien plus incalculable
Qu’au rivage des mers celui des grains de sable ;
Et qui puisse lui dire. » Moi j’ai vu, je connais
Tout ce que tu produis et tu peux nous donner. «
Non, ton œuvre est trop grande. Elle est trop infinie,
Et trop majestueuse ; elle a trop d’harmonie ;
Elle renferme, en elle, trop de magnificence,
De sublimes beautés et de Toute-puissance ;
De prodiges cachés et de perfections ;
Et de diversités dans la plus grande union ;
Le sceau de ton Génie est si fort imprimé
Dans l’immense univers que tu sus animer,
0 Dieu, maître et Seigneur de nos âmes ravies !
Qu’aucun de tous les êtres qui te doivent la vie ;
Aucun de tes enfants, pour aussi grand qu’il soit,
Aussi sage, aussi pur, avancé dans tes lois,
Ou bien si rapproché de ta haute sagesse,
Ne connaîtra jamais la fin de ta tendresse,
Et n’atteindra le terme de sa félicité
Que tu vas augmentant de toute éternité.
Béni soit ton saint nom, ô le meilleur des Pères !
Car, à tant de bonheur tu nous mis un salaire
Bien facile à payer, puisqu’il suffit à peine
De ne faire au prochain jamais aucune peine,
De l’aimer de tout cœur et de chercher toujours,
En toute circonstance, à lui prêter secours.
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