La parcelle de vie est alors une flamme,
Eminemment subtile, que vous appelez » âme « ,
Et qui va s’épurant toujours de plus en plus
En procurant le bien, pratiquant la vertu.
Elle est unie au corps et lui donne sa vie
Avec une enveloppe appelée, » périsprit «
Qui le pénètre entier, exactement le borde
Et, dans certains sujets, quelquefois le déborde.
Le périsprit reçoit les volontés de l’âme :
Il entraîne le corps qu’aussitôt il enflamme
Et met en mouvement. Sans lui, le corps n’est plus
Qu’une matière inerte et bientôt disparue ;
Et, c’est aussi par lui que les douleurs du corps
Se transmettent à l’âme, déterminent la mort.
Le périsprit ne peut se séparer de l’âme.
Il est son vêtement ; il recouvre sa flamme
Dont il est le reflet. Plus l’âme est pure et belle,
Et plus le périsprit alentour étincelle,
Véritable miroir de la situation,
Des nobles sentiments et des viles passions
Qui se livrent combat dans cette forteresse,
Ne pouvant ni tromper, ni cacher sa faiblesse.
C’est par le périsprit que les âmes se classent ;
Le brillant de leur feu leur désigne leur place
Dans l’immense univers. Par la loi naturelle,
Chacun va se ranger, sans besoin de tutelle,
De guide ni d’escorte, à l’endroit mérité
Par son avancement, suivant sa densité.
Chacun a son milieu : les esprits les plus purs
S’élèvent le plus haut dans la voûte d’azur,
Et ils découvrent mieux l’admirable concert,
La suave harmonie de ce bel univers,
Dont les charmes divins les transportent d’ivresse,
Car, tout est enchanteur, et tout est allégresse,
Dans ce milieu serein où respire l’amour.
Les forçant d’avancer toujours, toujours, toujours.
Ainsi, le périsprit suit en se dépurant,
Se tournant chaque fois d’un blanc plus éclatant,
Plus léger et plus pur, à mesure que l’âme,
Par les vertus acquises elle-même s’enflamme,
Devient plus flamboyante et lance aux alentours
Les feux de sa lumière et ses rayons d’amour.
Et, l’âme va toujours montant vers l’infini,
Pénétrant plus avant, et toujours rajeunie,
Chaque fois qu’elle a pu s’élever d’un degré
Dans cette immensité du beau ciel azuré,
Où toujours, devant elle, vont en s’amoncelant
Des mondes plus divers et plus étincelants,
Véritable tissu de merveilles étranges
Qui mène à ces beaux lieux où vivent les archanges.
Il n’est aucune borne à son avancement,
Sans cesse elle progresse, elle va de l’avant ;
Et, plus elle s’oublie pour aider à ses frères,
Plus elle s’illumine et s’approche du Père,
Laissant entre elle et Lui, si pure qu’elle soit,
Un abîme d’amour qu’aucun être conçoit.


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