L’apologue est un pâle et fragile miroir ;
A ma pensée il faut la flamme qui pétille !
Et ma lyre frémit… Je la tiens… vain espoir,
Sous la main je sens une étrille.
Saurai-je m’en servir ? Oui, pour le chien Glouton ;
Sur son dos replet, du bâton
J’espère aussi laisser la trace.
J’inflige à ses méfaits le châtiment prédit ;
Lecteur, le croiras-tu? Lâchement il mordit
Son maître, son ami, tombé clans la disgrâce.
Je l’ai vu, servile jongleur
Tambouriner, danser, deviner l’as de pique,
Aboyer pour la République
Et saluer au cri de vive l’Empereur.
On le dit cependant d’une illustre origine :
Par ses vertus, l’orgueil de la race canine,
Le premier au combat, prodigue de sa peau.
Son père fut toujours fidèle à son drapeau.
Celui-ci, pourvu qu’il s’engraisse,
De sa peau trafique sans cesse,
Flairant le vent, retors, habile à s’aplatir,
Très-habile à lécher, plus habile à trahir.
Ne ne tue demandez pas quel pays l’a vu naître ;
Par pudeur, je craindrais de le faire connaître.
Mais on voit à p
aris, dit-on,
Sous un habit brodé, courir le chien Glouton.


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