Suspendu par un fil de soie imperceptible,
Au milieu des joujoux d’
un vaste magasin,
Un pierrot de carton.., disons mieux, un pantin
Faisait, sous l’action d’une main invisible,
Aux yeux des passants arrêtés,
Des exercices vifs, précis, mais limités :
Escrime, grands écarts, pirouettes légères,
Danses de divers caractères,
Tels sont ses jeux, ses mouvements
Dont l’exécution facile
Semble lui donner droit aux applaudissements.
Ajoutons que le peintre habile,
Esprit observateur et quelque peu malin,
A su donner aux traits animés du pantin,
Un air satisfait de soi-même,
Un regard dédaigneux, un sourire hautain,
Bref, un cachet d’orgueil extrême.
Il semble heureux et fier de son agilité ;
Mais qu’advient-il ? Le fil secret se brise,
Et Pierrot, dont les tours causaient quelque surprise,
Est frappé d’inertie et d’immobilité.

Eh! Voilà bien un peu la comédie humaine,
Dit un des assistants plus penseur que badaud !
On s’agite, on se donne une importance vaine ;
Parfois on disparaît tout à coup de la scène ;
Mais qu’importe? L’orgueil ne fait jamais défaut.
Grands ou petits acteurs, clowns plus ou moins agiles,
Vous n’êtes, songez-y, que des pantins fragiles
Dont les ficelles sont là-haut.

Photo de Min Thein sur Pexels.com

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