A la vue de ces gros yeux
Sur un squelette décharné
Qui implorent d'aller mieux
Je suis triste et consterné.
C'est un enfant il a peur !
Les minutes du sablier
Emportent sa mère et sa sœur
Qui tentent en vain de résister.
La misère dans son agonie
N'a plus souffle à mendier
Et attend qu'on fasse son lit
Enterré là, sous ses pieds.
Je veux laver de ses larmes
Les coeurs qui la soutiennent
Car c'est bien la seule arme
Que la vie a fait sienne.
Imperturbable ciel bleu !
Tu défies les heures sombres
Quand la faim, le ventre creux
Sur toi, projettent leur ombre.
Au Sud, tu comptes les morts
Au combat de l'alimentaire
Pendant que les pays du Nord
Avec les vies, jouent au poker.
Si de pauvres consciences
Tendent à s'émanciper
Pour rendre d'efficience
L'amour que le Père a donné,
L'urgence de l'essentiel
Par le consensus omnium
Moral et existentiel
Pourrait mourrir tous les hommes.
Pour que L'Insoutenable
Force la solidarité
À un principe immuable
Il faut encore interpeler !


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