Des touristes lèchent la vanille Des pavés de Bangkok Dans les louanges de Manille Un enfant rongé par la coke.
Attend quelques dollars Les yeux sans vie Au bord de son cauchemar La fin de leur paradis.
Et les gens bien comme il faut Remplissent l'air de leur présence La poche des maquereaux De devise et de souffrances.
Partout c'est la même chose L'amour se vend On flétrit les roses On déchire les enfants.
C'est être mort à moitié Que de vivre ainsi Sans cesse couché Le jour comme la nuit Sur les trottoirs d'Hambourg ou de Turin Dans les rues d'Amsterdam ou de Paris On se demande qui est la catin Entre celui qui paie et celle qui subit.
Et pourtant l'espoir s'accroche à ses talons Sous son maquillage trop lourd Sous ses faux cheveux blonds Une grosse de vingt ans se dit qu'un jour
Un prince charmant Viendra la chercher C'est ce qu'elle a dit en serrant les dents Cherchant de l'aiguille une autre veine à percer.
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