A l'heure de ma destinée fatale
J'ai ouvert la porte sur un autre monde
Pénétrant les lumières d'une autre salle
Où mes amis m'attendaient en ronde.
Plus rien ne comptait que d'avancer
Pour me fondre aux sourires dessinés
De leurs visages reconnus à ma mémoire
Comme des soleils dissipant le brouillard.
J'avais envie de me retourner vers vous
Que je laissais au chagrin de vos pleurs
Comme pour dire à genoux :
Il y a un Dieu qui fait battre le cœur.
Dans le ciel des poètes disparus
Il y a la mer et ses reflets changeants
Il y a les fleurs qui chantent aux nues
Pour clamer que tout continue sans voile
Au-delà du corps et des cœurs meurtris
Les stras ne sont plus que des étoiles
Qui brillent comme des phares à la vie.
Pensez à moi, j'ai rencontré mes parents
J'ai couru comme autrefois dans leurs bras
En enfance renaissante retrouvant
Une famille aimante en ce t au-delà.
Je ne suis parti que pour être présent
a cette terre qui tourne sans cesse
Sans oubli pour vous, mes amours de sang
En mémoire de tout ce qui blesse.
Un mot, un regard, un geste dissimulé
Qui parait-il réconfortent ou consolent
Mais qui souvent plus encore isolent
a l'heure de la mort comme horloge figée.
Je vous écris depuis un autre pays
Où je prends quelques vacances
J'ai ri du cancer qui rongeait mes sens
De ces cellules qui se révoltent sous l'habit
D'un corps en suspens, à ranger au placard
Trop usé pour réagir ; maintenant il est tard.
Le soleil se couche à l'horizon
Demain sera un autre jour
Et mon âme trouve raison
au feu de l'esprit, à la réalité de l'amour.
Je vous aime, merci, merci, merci !
Photo de George Dolgikh sur Pexels.com

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